Gard : le voyage estival devient un rite de passage à l’âge adulte

Date de parution

16/08/2019

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Extrait

Faire grandir sur la route, voilà l’objectif que se donne Zellidja avec ses bourses de voyage.

Bourse Zellidja

C’est Jean Walter, architecte et industriel, qui a créé la fondation Zellidja en 1939 après un voyage en solitaire. Il met en place une bourse allant de 700 à 900 €. Pour lui, plusieurs critères sont primordiaux : partir jeune, seul, avec un projet précis, et minimum un mois.

Pour demander une bourse pour la première fois, il faut se créer un compte sur la plateforme, puis déposer son dossier. Pour les projets sélectionnés, des oraux se déroulent en mars : "C’est plus une discussion entre passionnés du voyage" explique Kerena. Les résultats sont donnés mi-avril. En contrepartie, le jeune doit tenir un carnet de compte, un journal de bord, un rapport d’étude sur le thème choisi.

"On n’est pas sérieux quand on a 17 ans", dit la chanson. Pourtant, de jeunes Gardois prennent, eux, leurs étés très au sérieux : ils sont quelques-uns à partir à l’étranger grâce à la bourse de voyage proposée par la fondation Zellidja. Pour l’obtenir, il faut remplir plusieurs conditions : avoir entre 16 et 20 ans, être francophone, avoir un projet de voyage mûri, et surtout partir seul. Un vrai défi qu’a relevé avec brio, Kerena Anka, une jeune fille de 19 ans originaire de Saint-Christol-lès-Alès, et ce à deux reprises.

Une leçon d’humilité

En 2016, alors qu’elle se lance dans l’écriture d’un roman dont l’un des personnages vit en Italie, elle décide de demander une bourse pour se rendre au pays de Dante. "J’avais besoin d’informations supplémentaires pour mon roman, notamment sur Léonard de Vinci ", raconte-t-elle.

Son dossier est sélectionné. Elle passe un oral qu’elle réussit et obtient une bourse de 700 euros. Direction : la botte, en solo durant quelques semaines en juillet 2017. "Au départ j’avais beaucoup de doutes et surtout très peur. Et s’il m’arrivait quelque chose ? Est-ce que j’allais être capable d’assurer seule ? " Et pourtant elle part.

Sur place, elle fait des rencontres inattendues : "Un jour, dans la gare de Florence, j’ai aperçu un homme qui dessinait. On a commencé à discuter, et il s’est avéré qu’il était professeur à l’Académie des Arts de Milan. Il a été intéressé par mon projet, et avec lui j’ai écumé les galeries de Florence. Et j’ai même pu participer à des visites privées." S’il y a une chose qu’elle retient de son voyage, c’est la facilité des rencontres. "Quand on voyage seul les gens viennent à nous, spontanément. "

L’E-book : Conspiration

C’est le titre de la fiction écrire par Kerena Anka, et alimentée lors de son voyage en Italie. Une énigme à la Da Vinci Code, à retrouver en format kindle sur Amazon à 4,99 euros.

Un sentiment qu’elle a également ressenti lors de son deuxième voyage en solitaire. "Grâce à mon premier dossier, j’ai pu bénéficier d’une seconde aide de 900 euros de la part de la fondation. Cette fois-ci, j’ai décidé de partir en Islande, pour un voyage en itinérance."

Munie de sa tente et son sac à dos, elle s’enfonce sur les terrains volcaniques islandais. L’expérience est totalement différente : "Les paysages étaient impressionnants, presque en noir blanc, la pierre et le brouillard formaient un décor lunaire." Mais la nature est dure, et Kerena Anka fait face à des tempêtes polaires.

"A un moment, je me suis perdue. Plus de réseau sur mon téléphone. J’ai marché pendant des heures à la recherche d’une route ou d’une habitation, sous la pluie et par des températures négatives" Alors désespérée, elle croise une petite chèvre qu’elle décide de suivre "Je me suis dit qu’il y aurait un troupeau proche, et peut-être un berger. " Mieux encore après une heure et demie de marche, la chèvre l’amène vers une grange habitée. "Moi qui n’ai pas de croyance particulière, j’ai trouvé cette expérience extrêmement troublante. " Un voyage qui apprend l’humilité, et tout ça à 17 ans seulement.

Journaliste

CAMILLE BIGOT

Média

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